Mot du chef d’établissement

Monsieur Cayrel

Mot du chef d’établissement 2025-2026

À une époque où, être admiré, connu, reconnu, devient une deuxième nature, une vertu, qui pourrait sembler révolue, est pourtant indispensable au bonheur de chacun :

La DISCRETION

La discrétion désigne la capacité à garder secrètes certaines paroles et actions. En d’autres termes, c’est la capacité de retenue concernant les sujets sensibles, délicats.

Être discret, veut également dire ne pas se faire remarquer, savoir se taire et se rendre invisible, quand-il le faut. Le choix de la discrétion permet de sortir d’une relation de comparaison de type « qui est le plus… ? qui a le plus… ? qui sait le plus… ? »

La discrétion nous accompagne depuis toujours. Elle est un élément indispensable d’adaptation et de survie. Imaginons un instant l’homme primitif dans les immenses forêts du paléolithique, entouré de bêtes sauvages tantôt plus dangereuses que lui, tantôt plus rapides. Cet homme doit alors se faire discret, avancer à pas feutrés, savoir se fondre dans le paysage… Sans cette capacité de discrétion, il est perdu d’avance et finit alors comme une proie, dévorée par les autres.

La discrétion s’apprend. Elle est d’abord un atout de survie, d’adaptation. Elle est aussi un devoir envers les autres et envers soi-même.

La discrétion est une voie pour tous ceux qui souhaitent vivre des relations saines, sereines et éviter les conflits inutiles !

Certaines personnes jouent à tout révéler en tout lieu et en tout temps. Pourquoi ? Être au centre de l’attention ? Mais l’indiscrétion dévore, éclabousse, envenime, engendre la blessure, tue la confiance, répand la jalousie et le mépris… dont les conséquences ne sont prévisibles pour personne. L’indiscrétion est suspecte. Elle détruit les relations humaines.

Modérer sa curiosité, éviter les questions trop intrusives et la divulgation d’informations ou de réponses qui ne nous appartiennent pas… c’est déjà faire preuve de discrétion. Le propre de la discrétion est de parler avec discernement et délicatesse, de ne pas répéter inconsidérément tout ce que l’on sait, les confidences qu’on a pu recevoir. Selon J.-P. Florian, dramaturge du XVIII siècle : « Pour être aimé, soyez discret, car la clé des cœurs est la discrétion ». Garder pour soi les confidences de ses proches est en effet bénéfique pour tous, sans exception… ceux qui sont déjà au courant, comme ceux qui ne le seront jamais.

Sans discrétion, l’être humain se perd… dans ses bassesses, dans ses propres démons, dans ces instincts les plus bas. Les personnes de bonne volonté animées par l’intelligence, discernent le véritable BIEN, savent choisir le silence à la parole.

Une légende asiatique raconte que trois petits singes se couvrent une partie différente de la tête avec les mains : le premier – les yeux, le deuxième – les oreilles et le troisième – la bouche. Cette maxime picturale conseille simplement d’apprendre à « ne pas voir le Mal, ne pas entendre le Mal, ne pas dire ou répéter le Mal ». À celui qui suit cette maxime, il n’arriverait que du bien.

Alors, dire ou ne pas dire ?

Telle est la question !

Pour vivre en paix, pour le bien de chacun, le sien et celui des autres, le choix de « ne pas dire » peut puiser sa force dans cette réponse issue de la civilisation chrétienne : la patience, la prudence, la tempérance, le silence… (cf. St Paul)

En un mot : La DISCRÉTION… l’une des facettes de l’intelligence !

Charles CAYREL
Chef d’Établissement.

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